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Enquête

Ouïghours : esclavage moderne dans les champs de coton chinois

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La répression des Ouïghours en Chinedossier
Un rapport révélé en exclusivité par «Libération», la BBC et la «Süddeutsche Zeitung» montre comment Pékin, pour atteindre ses objectifs d’expansion industrielle, organise le travail forcé de centaines de milliers de personnes pour la récolte au Xinjiang.
par Laurence Defranoux
publié le 14 décembre 2020 à 23h00

C’est un travail harassant, de l’aube jusqu’au cré­puscule, à ramasser des dizaines de kilos de fleurs par jour, courbé dans des champs immenses. De mi-septembre à fin novembre, les ramasseurs doivent vivre loin de chez eux, dormir en dortoir, pour un salaire souvent inférieur au minimum local. Parfois, ils couchent par terre ou en plein air. La récolte du coton au Xinjiang, où est produit 85 % du coton chinois, soit 20 % du coton mondial, est si contraignante que les Ouïghours, ethnie turcophone musulmane majoritaire dans la région, ont longtemps re­chigné à y participer. Chaque automne, les planteurs se trouvaient obligés de recruter des travailleurs saisonniers dans les gares et orga­nisaient la venue, en train ou en avion, de centaines de milliers de migrants de Chine intérieure. Un coûteux casse-tête logistique.

Edito Un contrôle policier totalitaire, voire génocidaire

Selon une enquête réalisée par le chercheur allemand Adrian Zenz pour la fondation américaine Victims of Communism, révélée lundi par la BBC, Libération et la Süddeutsche Zeitung, au moins un ­demi-million d'habitants du Xin­jiang issus des minorités ethniques sont désormais envoyés dans les champs de coton pour y travailler de force. En France ou dans le reste du monde, chaque personne qui porte un vêtement ou un accessoire qui comprend, à un moment ou à un ­autre de la chaîne de production

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